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Robert part pour Le Monastier (Haute-Loire). 20 septembre 1878: départ en direction d'Alès, à pied à travers les Cévennes, avec l'ânesse Modestine. 3 octobre: arrivée à Alès. |
Comment échapper à ce monde mortifère, rabougri, étouffant, trouver de l'air ? En l'attaquant sur tous ses points sensibles, là où l'hypocrisie est la plus manifeste, la plus insupportable : les relations père-fils, l'institution du mariage, la sexualité, la religion, l'exigence morale, l'idéologie du travail. Ce sera l'objet d'une bonne part de ses essais.
D'abord fuir ! Oser l'expérience du Dehors, sortir des chemins balisés, pour éprouver le monde, se laisser dépouiller par lui de toutes les certitudes. "Je ne voyage pas pour aller quelque part, mais pour voyager ; je voyage pour le plaisir du voyage ; car l'essentiel est de bouger, d'éprouver d'un peu plus près les nécessités et les aléas de la vie, de quitter le nid douillet de la civilisation, de sentir sous ses pas le granit terrestre et, par endroits, le tranchant du silex." (extrait du Journal de Voyage dans les Cévennes avec un âne).
Ensuite s'alléger de tout ce qui, dans l'existence, nous ligote et nous englue, pour vivre sans maison, sans attaches, sans muraille à défendre, passer de lieu en lieu avant que ne fixent les relations entre les êtres. Ce sera son pari "bohémien" que ce rêve d'une société nomade, quand chacun sait pouvoir, dès le lendemain, être ailleurs, et du même coup ose, se révèle à soi-même. Puis se laisser traverser, toute résistance brisée, par le poème du monde, jusqu'au moment où apparaît la certitude de n'être que pure sensation.
Se frotter aux autres, résolument ! L'indifférence à autrui, la "sottise britannique", avait le don de mettre Stevenson en rage ; les colonisateurs britanniques, selon lui, avaient conquis le monde d'autant plus sereinement qu'ils ne le voyaient pas !
Enfin, explorer les continents, en soi, que la société de son temps s'obstinait à nier, et à refouler. En affrontant ses ténèbres intérieures, les jeux de la lumière et de l'ombre en chacun, laisser surgir ce "continent noir" que l'on appellera bientôt l'inconscient...
Au siècle dernier, Robert Louis Stevenson composait un ensemble de règles simples pour aider les gens à être plus heureux. Ces règles s'appliquent encore aujourd'hui.
Robert Louis Stevenson
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Une lettre des Samoa. A Sydney Colvin. Dans la montagne, Apia, Samoa, lundi, le 2 novembre 1890
Mon cher Colvin,
Comme elle est dure, intéressante et belle la vie que nous menons maintenant. Nous vivons au creux d'une profonde entaille du mont Vaea, à quelque deux cents mètres au-dessus de la mer, nichés dans une forêt qui menace constamment de nous étrangler, et que l'on combat à coups de hache et de dollars. Je me suis entiché des travaux de force, et il a fallu que je m'oblige à rester à l'intérieur si je ne voulais pas que la littérature aille à vau-l'eau. Rien n'est aussi passionnant que de désherber, défricher, tracer des sentiers; surveiller les ouvriers devient une maladie; il est difficile de résister à la pente agricole; on se sent si bien fermier.
Revenir couvert de boue et tout trempé de sueur et de pluie après quelques heures dans le bush, se changer, se frictionner, s'asseoir sous la véranda, c'est goûter à une conscience tranquille.
Et ce que je remarque de plus étrange est ceci: si je sors pour gagner trois sous, à houspiller mes ouvriers et à manier le coutelas et la bêche, ma conscience imbécile applaudit; si je reste à la maison pour gagner vingt livres, la même se lamente de ma négligence et du temps perdu.
J'ai passé la matinée à Dans les mers du Sud et terminé le chapitre sur lequel j'avais séché samedi. Fanny, toute percluse de courbatures et d'égratignures gagnées pour l'amour du sport et de la gloire, à poursuivre des cochons, incapable de monter et descendre les escaliers, est restée assise sous la véranda de derrière, houspillant Paul, Peni et Simelé qui défrichaient le champ, ponctuant mon travail de ses cris...
Ma longue lutte muette contre la forêt a sur moi un effet étrange: la vitalité incroyable de ces végétaux, l'exubérance de leur nombre et de leur force, les tentatives des lianes pour enserrer l'intrus, pour le capturer, le silence terrible, le fait de savoir que tous vos efforts sont voués à l'échec, effacés sous quelque efflorescence nouvelle, la bataille silencieuse, le meurtre, la mort lente des arbres en lutte les uns contre les autres, tout cela écrase l'imagination.
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De la Mer du Nord au Pacifique Sud
1850 13 Novembre: Édimbourg (Écosse). Naissance de Robert-Louis Stevenson, fils et petit-fils d'ingénieurs constructeurs de phares. De constitution délicate, l'enfant, dont on craignait qu'il ne pût atteindre l'âge d'homme, est très choyé, et son penchant à la rêverie s'affirme vite.
1863 Janvier: Stevenson fait un premier séjour sur la Côte d'Azur, mieux appropriée à sa santé que les rigoureux hivers d'Édimbourg.
1866: La Révolte du Pentland, roman historique de 22 pages, est publié aux frais de son père à cent exemplaires.
1867 Octobre: inscription à l'université d'Édimbourg, pour se préparer, en principe, à une carrière d'ingénieur. Il néglige ses études pour les cabarets, les liaisons féminines, les théories révolutionnaires. Pour l'arracher à cette ambiance, son père l'emmènera avec lui, pendant ses vacances, dans ses tournées d'inspection des ports écossais. Le futur écrivain y prendra le goût de la mer et du risque.
1871: Abandonne ses études d'ingénieur pour des études de droit.
1873 Janvier: conflit avec Thomas Stevenson, son père. Juillet: il fait la rencontre d'Edith Sitwell, jeune femme dont il s'éprend et qui lui présente Sidney Colvin, bien introduit dans les milieux artistiques. Stevenson reconnaîtra plus tard: "Si j'ai fait quelque chose de bien, c'est à lui que je le dois. C'est lui qui a pavé pour moi le chemin des lettres." Stimulé, le jeune homme se lance à corps perdu dans l'écriture, mais se trouve condamné rapidement à un repos forcé. Novembre: premiers troubles pulmonaires. S'installe à Menton pour l'hiver.
1874 Juin: il est admis au Savile Club. Juillet: croisière au large des Hébrides avec son ami Sir Walter Simpson. Il en revient métamorphosé.
1875 Juillet: ses études de droit terminées, il s'inscrit au barreau d'Edimbourg. Désormais, il passera chaque année six mois en France parmi les peintres; l'hiver à Montparnasse, l'été dans la forêt de Fontainebleau. Séjours racontés dans le prologue du Trafiquant d'Épaves.
1876 Été: avec Walter Simpson voyage en canots ("La Cigarette" et "L'Aréthuse") sur les rivières du nord de la France. A Grez-sur-Loing, il rencontre une américaine qui vit séparée de son mari, Fanny Van De Grift, épouse Osbourne. C'est l'amour.
1877 Été: séjour à bord d'une péniche, "Les onze mille vierges", sur le Loing.
1878 Mai: Parution de An Inland Voyage, récit du voyage en canots. Fin août: Mrs Osbourne regagne l'Amérique. Robert part pour Le Monastier (Haute-Loire). 20 septembre: départ en direction d'Alès, à pied à travers les Cévennes, avec l'ânesse Modestine. 3 octobre: arrivée à Alès. Décembre: publication d'Édimbourg de ma jeunesse.
1879 Juin: parution de Voyage avec un âne dans les Cévennes. 8 août: embarquement de Greenock vers New York pour rejoindre Mrs Osbourne, puis traversée des plaines américaines jusqu'à San Francisco. Voyages racontés dans L'Émigrant amateur (1880) et La Traversée des Plaines (1892). Séjour à Monterey.
1880 Mars: gravement malade à San Francisco, il est soigné par Fanny. 19 mai: mariage avec Fanny qui vient de divorcer. Août: retour en Écosse avec sa femme et son beau-fils Lloyd. Hiver à Davos.
1881 Avril: retour en Écosse. Séjour dans les Highlands. Septembre: à Braemak, près du château de Balmoral, il compose L'Île au trésor.
1882: Dans l'hebdomadaire "Young Folks", parution de L'Île au trésor en feuilletons signés "Captain George North". Parution du volume I des Nouvelles Mille et une Nuits. Octobre: départ pour la Provence. Stevenson malade à Marseille. Décembre: départ pour Nice.
1883 Mars: installation à Hyères dans un petit chalet baptisé "La Solitude". Printemps: rédaction de Prince Otto qui paraîtra en feuilleton en 1884. Juin-octobre: dans "Young Folks", La Flèche Noire en feuilletons signés "Captain George North". Le volume ne paraîtra qu'en 1888. Novembre: l'éditeur Cassell publie L'Île au trésor en volume. Grand succès, qui contribue temporairement à résoudre les problèmes financiers du couple. Décembre: Stevenson atteint d'une congestion pulmonaire.
1884 Avril: toujours à Hyères, grave crise d'hémoptysie. Rédaction du Dynamiteur (Volume 2 des Nouvelles Mille et une Nuits, parue en 1885). Juillet: départ de Hyères pour Bournemouth (Écosse). Automne: collaboration active avec William Henley (avec qui il a déjà écrit Deacon Brodie). Ils travaillent à une pièce de théâtre intitulée Robert Macaire. Stevenson et Henley écrivent deux autres pièces: Beau Austin et L'Amiral Guinea.
1885 Printemps: parution du Journal poétique d'un enfant, recueil poétique consacré à sa petite enfance. Le père de l'écrivain lui achète une villa aux alentours de Bournemouth. Stevenson la baptise du nom d'un phare prestigieux érigé par les siens: Skerryvore. Sur le coup d'un cauchemar, il décide d'exploiter "l'idée vraiment étonnante qui en a surgi": rédaction d'une première version (qui ne le satisfait pas et qu'il détruit) du Cas Étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde qui paraîtra en janvier 1886, dans une seconde version. Succès phénoménal. En juin, le tirage dépassera déjà les 40 000 exemplaires.
1886 Mai-juin: dans "Young Folks", en feuilleton: Enlevé !, premier épisode des Aventures de David Balfour. Été: séjour à Londres, puis à Paris où il fait la connaissance du sculpteur Rodin.
1887 Janvier: parution de Les Gais Lurons, recueil de nouvelles. 6 mai: mort du père de Robert-Louis. Celui-ci met Skerryvore en location et décide de quitter l'Écosse. 21 août: départ pour l'Amérique et séjour à New York. Accueil chaleureux: les revues et les maisons d'édition lui offrent des ponts d'or pour les droits exclusifs de publication de ses œuvres. Octobre: installation à Saranac Lake au nord de l'État de New York. Hiver: début de la rédaction du Maître de Ballantrae qui paraîtra en 1889.
1888 Mars: rupture avec W.E. Henley. 2 juin: départ de Saranac Lake pour San Francisco. 28 juin: à San Francisco, embarquement sur le "Casco" pour une longue croisière dans les Mers du Sud. Juillet-août: visite de l'archipel des Marquises. Septembre: visite des îles Tuamotu. Octobre: séjour à Papeete. Crises d'hémoptysie. Novembre: séjour à Taravero et Tantira. Mi-décembre: départ pour les îles Hawaï.
1889 25 janvier: arrivée à Honolulu. Installation à Wakikiat. Visite de l'archipel. 24 juin: embarquement sur "l'Ecuator" pour l'archipel des Gilbert. 13 juillet: arrivée et séjour à Butaritari. Septembre-octobre: séjour à Apemama. 7 décembre: arrivée à Apia, capitale des Samoa. Immédiatement séduit par la beauté du lieu, par la douceur de son climat, par la grâce et la noblesse de ses habitants, Stevenson décide alors de s'y fixer et y achète un terrain où il fera construire une maison. Début de la rédaction du Traficant d'Épaves avec Lloyd Osbourne.
1890: Le terrain acquis par Stevenson est une brousse impraticable, et il faudra de longs mois pour le défricher et construire l'habitation souhaitée. Février: séjour à Sydney. Mars-octobre: à bord du "Janet-Nicholl". Croisière à travers les Marshall et (à nouveau) les Gilbert. Escale en Nouvelle-Calédonie. Octobre: installation à Apia dans la maison presque terminée.
1891: La gloire de Stevenson est à son apogée et l'on prépare à Édimbourg une édition de ses œuvres complètes en vingt-huit volumes. À Samoa, les indigènes l'appellent "Tusitala", le conteur d'histoires. On l'écoute comme un sage et comme un magicien. Mars: visite des îles de l'archipel Samoa. Novembre: achèvement du Traficant d'Épaves (paru en volume en octobre 1892).
1892: Rédaction du deuxième épisode des Aventures de David Balfour: Catriona (paru en 1893).
1893: Séjour à Sydney. Septembre: séjour à Honolulu.
1894: Parution du Creux de la vague (Ebb-Tide) écrit en collaboration avec Lloyd Osbourne; et des Veillées des Iles (recueil de nouvelles). Rédaction simultanée de deux romans Le Prisonnier d'Édimbourg (Saint-Ives, paru en 1897) et Hermiston le juge-pendeur (Weir of Hermiston, paru en 1896). Tous ces romans ont pour cadre les Highlands et la vieille cité d'Édimbourg dont Stevenson a gardé la nostalgie. Ses dernières lettres expriment son désir de revoir l'Europe. Il écrit même à un ami: "J'aspire à être enterré parmi les bonnes mottes de la terre écossaise." 3 novembre: mort de Stevenson, foudroyé par la rupture d'un vaisseau sanguin dans le cerveau, dans sa maison de Vailima, île d'Apia. Sur la tombe, on a écrit le simple nom de Tusitala.
1895: Parution de Dans les Mers du Sud (récits des trois croisières à bord du "Casco", de "l'Ecuator" et du "Janet Nicholl").
Livres de Robert-Louis Stevenson
Correspondance, éd. Michel le Bris, NIL 1994.
Les Lettres du Vagabond; septembre 1854-août 1887
À travers l'Écosse. Ed. Complexe, 1992.
Une amitié littéraire, Henry James-Robert-Louis Stevenson, pré. et introd. Michel le Bris. Payot, 1994.
Une ancienne chanson. Complexe, 1994.
L'Appel de la Route, intégrale des récits de voyage, éd. Michel Le Bris. Payot, 1994.
Les Aventures de David Balfour. Gallimard, 1994.
Le Cas Étrange du Dr. Jekyll et de Mr Hyde. Flammarion, 1994.
Ceux de Valesa, éd. Michel Le Bris. La Table Ronde, 1994.
Charles d'Orléans, trad. et éd. Jacques Drillon. Le Promeneur, 1992.
Le Creux de la vague, trad. Jean-Pierre Naugrette. Flammarion, 1993.
Le reflux, trad. Théo Varlet; Albin Michel, 1991. (Ces deux titres correspondent à The Ebb Tide.)
Dans les Mers du Sud. Gallimard, 1983 et Folio.
Le Dynamiteur, préf. Dominique Fernandez. POL, 1992.
L'esprit d'aventure, trad. Isabelle Py-Balibar. Phébus, 1994.
Essais sur l'art de la fiction, éd. Michel Le Bris. Payot, 1992.
Fables, trad. Pierre-Alain Gendre. Rivages, 1990.
Les Gais Compagnons. Chimères, 1990.
Hermiston, le juge-pendeur, éd. Francis Lacassin, 10/18 UGE, 1987.
L'Île au trésor, L'Étrange cas du Dr. Jekyll et de Mr. Hyde, Le Maître de Ballantrae.
Catriona, Le Traficant d'Épaves, Veillées des Îles, Laffont, coll. Bouquins, 1984.
Janet la revenante et autres nouvelles écossaises. Complexe, 1992.
Jardin de poèmes pour un enfant. Hachette-Jeunesse, 1992.
Journal de route en Cévennes, édition critique à partir du manuscrit original, trad. Jacques Blondel, nouvelle éd. Privat-Club cévenol, 1991.
La magicienne. Rivages, 1991.
Le Maître de Ballantrae. POL, 1994.
Un Mort encombrant, Hachette-Jeunesse, 1994.
Les Nouvelles Mille et une Nuits, trad. Isabelle Py-Balibar. Seuil, 1994. 3 volumes.
Olalla, trad. Théo Varlet. Rivages, 1991.
La Route de Silverado, En Californie au temps des chercheurs d'or, trad. Robert Pépin, éd. Michel Le Bris. Payot, 1991.
Le Secret de l'épave. Ancre de Marine, 1991.
Veillées d'Océanie. Les Belles Lettres, 1945.
Voyage avec un âne dans les Cévennes, trad. Léon Bocquet, préf. Gilles Lapouge. Flammarion, 1991.
Will du Moulin, trad. Marcel Schwob. Allia, 1992.
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Autour de Robert-Louis Stevenson
Michel Le Bris: Pour saluer Stevenson. Flammarion, 2000.
Michel Le Bris: Robert-Louis Stevenson. NIL, 1994
Tome 1. Les années bohémiennes.
Michel Le Bris: La Porte d'or. Grasset, 1986.
Michel Le Bris: Dans le coffre de l'homme mort (lectures de Stevenson), Payot, 1995.
James Mc Cearney: Le Pays Stevenson. Ed. Christian de Bartillat, 1994
G.K. Chesterton: Robert-Louis Stevenson. L'Âge d'Homme, 1994.
Vladimir Nabokov: Littératures I. Fayard, 1987.
Jean-Pierre Naugrette: Robert-Louis Stevenson, l'aventure et son double. Presses de l'École Normale Supérieure, Paris, 1987.
Jean-Yves Tadié: Le Roman d'aventures. PUF, 1982.
Les Cahiers de l'Herne, n°66, dirigé par Michel Le Bris, 1995.
Europe, n°779, mars 1994.
Magazine littéraire, n°126 juillet-août 1977, et n°321, mai 1994.
Eric Poindron: "Belles Étoiles" Avec Stevenson dans les Cévennes, collection Gulliver, dirigée par Michel Le Bris, Flammarion.
Ancien hôtel de villégiature avec un jardin au bord de l'Allier, L'Etoile Maison d'hôtes se situe à La Bastide-Puylaurent entre la Lozère, l'Ardèche et les Cévennes dans les montagnes du Sud de la France. Au croisement des GR®7, GR®70 Chemin Stevenson, GR®72, GR®700 Voie Régordane (St Gilles), GR®470 Sources et Gorges de l'Allier, GRP® Cévenol, Montagne Ardéchoise, Margeride. De nombreux itinéraires en boucle pour des randonnées et des sorties à vélo d'une journée. Idéal pour un séjour de détente et de randonnée.
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