Chemin Stevenson

R.L. Stevenson, entreprend un voyage à travers les Cévennes. Partant du Monastier sur Gazeille en Haute-Loire avec son âne Modestine, il aboutira à Saint Jean du Gard (Voyage avec un âne à travers les Cévennes).

 

Le Chemin Stevenson GR®70 à travers les Cévennes

Le Chemin Stevenson à travers les Cévennes

 

Le Monastier sur Gazeille en Haute-LoireA la fin du siècle dernier, R.L. Stevenson, écrivain écossais, entreprend un voyage en solitaire à travers les Cévennes à la recherche de l'âme camisarde. Partant du Monastier-sur-Gazeille avec pour seule compagne un âne, il aboutira à Saint-Jean-du-Gard après un périple haut en couleurs dont il a relaté le détail dans un livre intitulé "Voyage avec un âne à travers les Cévennes". C'est la partie lozérienne de ce périple que nous vous invitons à suivre. En voiture, à pied, à cheval, avec un âne : toutes les solutions sont bonnes selon le temps dont vous disposez. Les étapes proposées sont toutes de qualité et sauront vous faire vivre intensément les chemins que vous parcourrez. Et n'oubliez surtout pas le livre-clé de ce pèlerinage sur les traces de Stevenson ! 1878... cela paraît bien loin. Et pourtant, aujourd'hui, c'est toujours 1878. Tout est pareil.

Chemin Stevenson en LozèreTous les lieux mentionnés sont là, en vrai ! Les bâtiments, les rues, les chemins... Évidemment, il manque l'héroïne, l'ânesse Modestine. Elle, elle n'est plus de ce monde. Elle n'a apparemment pas laissé, comme son maître d'occasion, de relation écrite censée éterniser son personnage. Mais telle est la vocation de l'immense âme d'un tout petit âne méprisée, ridiculisée, houspillée, épuisée. Modestine, de moins en moins combative au fil des pages, envahit de plus en plus l'univers affectif du narrateur, change son regard sur lui-même, sur sa "Cévennes".

Des péripéties explicatives, du didactique bien démonstratif qui initient ce journal, on s'achemine très vite vers une lecture de paysage plus sensuelle, impressionniste, mais aussi plus initiatique. La logique, la construction de l'œuvre, tout tremble et s'estompe dans un parcours de plus en plus intimiste. Les parfums, les couleurs et les sons, bien sûr, mais aussi le toucher, le goût, constituent le viatique, l'essentiel de notre voyage à travers ce Gévaudan-là.

Car il faut le dire, c'est un périple fort littéraire... et fondamentalement drôle, qui plus est. Celui d'une quête du voyage impossible. Celui d'une accumulation, d'un empilage de mésaventures très scottish dans notre beau pays du Gévaudan. Ne pourrait-on pas penser même qu'il y va carrément de la provocation ? Car pourquoi, Grands Dieux, commencer un voyage à pied au début de l'hiver, dans la partie la plus haute et la plus imprévisible de la Lozère, au moment où elle commence à se dévêtir de sa lumineuse parure automnale pour les premiers frimas, ses brouillards et quelques perles de pluie ?

Donc c'est dans une période de l'année au climat plutôt incertain que notre héros emprunte la route qui descend du Monastier-sur-Gazeille vers Langogne. La route ? Disons plutôt des sentiers à chèvre que son ânesse de guide détermine avec une obstination doucement têtue. Car Modestine, c'est une tête ; une tête traversée de projets poétiques, affectifs, gustatifs. Et ce qu'elle traficote dans sa tête, elle veut le tricoter tout de suite de ses gambettes. En flux tendu ! Apparemment, les projets de Robert Louis Stevenson n'y trouvent pas forcément leur compte... Ainsi donc, les Cévennes, l'hiver, à pied, avec un âne et aussi un bardas. Et celui-là digne d'un anglais d'image d'Épinal. Un qui aurait signé Prévert :

une poêle à frire,
un fouet à ouf,
un sac de couchage,
un gigot cuit,
une lampe à alcool.
une bouteille de Beaujolais
une autre de Brandy
et beaucoup, beaucoup de cordages...

R.L. StevensonCar l'arrimage et les cordages sont les deux piliers du voyage. C'est même le cœur de cette aventure. C'est le nœud gordien à dénouer. Et comme tout nœud gordien, il faudra trancher pour avancer. Adieu donc poêle, gigot, Beaujolais et pain blanc. VicitAsinus. Dès lors, tout est prêt pour aller à l'essentiel, dans le brouillard et au cœur du brouillard des choses. Est-on bien, pas bien à l'auberge locale ? Est-ce judicieux d'y dormir ? De toute façon, on y est soit frigorifié, soit l'objet de moqueries. Parfois les deux en même temps lorsque la chance finit par vous sourire ! Notre glorieux auteur aurait fait fi de tous ces avatars si les querelles métaphysiques impliquant des moines et des Irlandais convertis n'étaient pas venues le perturber quelque peu à l'abbaye Notre-Dame-des-Neiges. Mais comment un convenantiste écossais peut-il imaginer sans frissonner de passer une nuit dans un monastère papiste ? C'est se jeter dans la gueule du loup. Dangereux au Pays de la Bête, une rencontre toujours redoutée, mais peut-être toujours désirée... Car, après tout, le but avoué de ce voyage n'est-il pas la rencontre de la Cévenne camisarde, la mystérieuse, et peut-être encore dangereuse ?

GR70En 1878, the writer Robert Louis Stevenson, known for works such as Treasure Island and Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde, embarked on a twelve-day hiking journey accompanied by Modestine, his faithful donkey. He started from the village of Monastier-sur-Gazeille, a little south of Le Puy-en-Velay. However, we began our own adventure in La Bastide-Puylaurent, at the border between Vivarais and the Cévennes. Over the course of seven days, we will follow in Stevenson's footsteps, crossing the Mont Lozère and reaching the small southern town of Saint-Jean-du-Gard. How did a Scottish author like Stevenson (1850 - 1894) end up in this remote region, which still retains its isolated charm to some extent today? Well, it all started with a broken heart. He had fallen in love with an American woman named Fanny Osbourne, but she remained out of reach (although he eventually married her later on). His family doctor and friend advised him to take a break and clear his mind. To find solace, he went to the countryside, which led him to Monastier-sur-Gazeille. After a few weeks, he grew bored and decided to embark on a hiking adventure through the Cévennes. For 65 old French francs and a glass of cognac, he purchased a donkey from a local farmer to carry his belongings. He walked through Velay, Gévaudan, and Vivarais, crossing the Mont Lozère until he reached Saint-Jean-du-Gard. In Stevenson's time, it was a true adventure. He sometimes stayed with farmers, other times slept under the open sky. He frequently got lost, but along the way, he also had unexpected encounters.

In 1879, the book "Travels with a Donkey in the Cevennes" was published, and it has since been translated into French several times.

L'Etoile Chambres et tables d'hôtes en LozèreLe sentier Stevenson, autrefois un simple sentier régional, a été reconnu en 1994 et est devenu le GR®70. Depuis lors, de nombreux changements ont eu lieu : les cartes topographiques ont été adaptées, certains gîtes d'étape ont fermé tandis que d'autres ont repris leur place. Mais l'itinéraire est maintenant bien balisé et il est difficile de se perdre. Par manque de temps, cette fois-ci, nous suivrons le sentier Stevenson à travers les Cévennes en commençant à La Bastide-Puylaurent. Ce petit village est situé sur la D 906 entre Langogne et Alès. Il a gagné en importance lors de la construction de la ligne de chemin de fer "Le Cévenol". Il se trouve à une altitude de 100 mètres, entre le Vivarais (Ardèche) et les Cévennes, dans le département de la Lozère. Comme d'habitude, nous nous installons à la maison d'hôtes "L'Étoile", chez Philippe Papadimitriou, qui nous accueille chaleureusement. Philippe s'installe au piano et essaie de produire de belles mélodies. Le feu dans la cheminée crépite et Billy, le chien, remue la queue.

Le lendemain, reposés de notre long voyage, nous partons immédiatement. En réalité, Stevenson a suivi la D 6, qui était à l'époque une piste pour chariots, en direction de Chasseradès. Maintenant, le sentier passe à travers les collines, au milieu des bois. Nous repérons le balisage près de la gare, traversons les voies et continuons à monter dans les bois en suivant le GR®70. Après avoir suivi un large chemin de campagne, la montée dure environ une heure jusqu'au sommet de la journée, Le Moure de la Gardille, à 1308 mètres d'altitude. Les bois disparaissent et nous marchons sur un plateau de prairies et de buissons offrant de magnifiques points de vue dans toutes les directions. Nous redescendons doucement et rejoignons la D 6. Nous arrivons d'abord à la gare (ligne La Bastide - Mende), puis nous atteignons Chasseradès. Bien que l'endroit compte quelques bons hôtels, la boulangerie-épicerie a fermé ses portes. Nous continuons ensuite notre marche sur un sentier rocailleux en passant par Mirandol (Gîte d'étape de Mirandol) en direction de l'Estampe. Le Bleymard se trouve encore à 10 kilomètres de là (soit près de trois heures de marche).

l'EstampeLe deuxième jour de notre marche (de L'Estampe à la station du mont Lozère), nous commençons par traverser la forêt domaniale du Goulet, un bois aux essences variées s'étendant sur environ 1250 hectares. Il faut donc un certain temps pour arriver à la vue du Bleymard. Ici, il faut être vigilant. Au début, le Tour du mont Lozère et le sentier Stevenson suivent la même direction. Le premier traverse tout le village et part ensuite vers l'ouest. Notre sentier, quant à lui, prend une petite rue à gauche juste avant le centre du village (indiquée par le panneau "La Fontaine") pour monter vers le sud et le mont Lozère. La montée se fait progressivement jusqu'à ce que nous atteignions un endroit dénudé, la station de ski du mont Lozère. Le vent s'en donne à cœur joie et il peut faire beaucoup plus frais ici. Le versant nord du mont Lozère est réputé pour son climat assez rigoureux. Par mesure de sécurité, la plupart des maisons ont leur entrée du côté sud.

Mont LozèreNous sommes encore loin du sommet du Mont Lozère, mais nous l'atteindrons lors de la troisième étape de notre parcours. En traversant les prairies, nous suivons une draille, un chemin emprunté par les troupeaux de moutons lors de leur transhumance annuelle vers les pâturages plus élevés. À la mi-juin, ils quittent les vallées du sud où l'herbe est déjà sèche et broutée, pour un périple de huit à neuf jours à la recherche de nourriture plus au nord. Le mont Lozère est également un lieu de séjour régulier pour les troupeaux. Autrefois, on y comptait plus de 200 000 têtes de moutons, mais aujourd'hui on considère déjà comme chanceux de croiser des troupeaux d'un millier de moutons. Le point culminant du mont Lozère, et de tout notre parcours, est le sommet de Finiels, qui atteint 1699 mètres d'altitude. Ensuite, nous descendons dans les bois et suivons un sentier rocailleux pour rejoindre la prochaine étape, Le Pont de Monvert.

Situé dans une vallée profondément encaissée où serpente le Tarn, Le Pont de Monvert est surtout connu pour son Pont des Ânes étroit et quelques anciennes demeures. La ville revêt également une importance historique, car c'est là que commença la longue lutte entre les Dragons du Roi et les Camisards protestants. En 1702, des Camisards ont assassiné ici l'abbé Chayla, un événement marquant de cette période.

CamisardsEn effet, la période des guerres de religion en France a laissé des marques profondes dans l'histoire du pays. Au 16e siècle, de vastes régions de la France étaient de confession protestante. Cependant, certains membres influents de la cour du roi de France s'opposaient à cette situation et cela a conduit à l'événement tragique de la Nuit de la Saint-Barthélemy en 1572. Henri IV, lui-même élevé dans la foi protestante, a tenté de réconcilier les parties en présence et en 1598, l'Édit de Nantes a été signé. Cet édit accordait aux protestants la liberté de culte en France.

Cependant, en 1685, Louis XIV a révoqué l'Édit de Nantes, entraînant une période de persécution et de répression des protestants. Pour les Cévennes en particulier, la lutte des Camisards (1702-1710) a éclaté. Les protestants cévenols se sont trouvés exclus des emplois publics et ont subi de nombreuses brimades. Dans un premier temps, les protestants ont réussi à tenir tête à leurs oppresseurs, mais ils ont finalement dû plier face à leur infériorité numérique. Néanmoins, le protestantisme est toujours présent dans le sud des Cévennes, et différentes tendances, principalement le calvinisme, sont actives. Comparé au calvinisme des Pays-Bas, le calvinisme cévenol est moins strict et présente des caractéristiques propres à la région méridionale.

Il est important de souligner que les combats sont terminés depuis longtemps et que les protestants et les catholiques vivent aujourd'hui en paix, respectant la liberté de religion et coexistant harmonieusement.

GR70 Stevenson St Germain de CalberteLe Plan de Fontmort, situé non loin de notre itinéraire, est un carrefour de chemins qui offre une diversité de possibilités. Le sentier Stevenson continue son parcours à travers les bois, offrant des moments d'ombre appréciables. La végétation change également, passant du granit du Mont Lozère au schiste caractéristique de la région méridionale. Les conifères laissent place à d'autres types d'arbres et de végétation.

Le GR®72 nous conduit de Cassagnas à Serre de la Can, une étape importante de notre randonnée. Bien que le sentier Stevenson puisse être moins fréquenté que par le passé, nous rencontrons encore des randonneurs étrangers, principalement des Anglais et des Écossais, ainsi que des compatriotes français qui viennent découvrir ce magnifique parcours. Le gîte d'étape Mas de la Frutgère, tenu par Patrick Saintemarie, est un lieu d'accueil apprécié des randonneurs, où nous pouvons obtenir des informations précieuses sur le sentier et profiter d'un repos bien mérité.

Chaque étape de notre voyage nous permet de découvrir de nouveaux paysages, de nous immerger dans une ambiance méditerranéenne et de suivre les traces de Stevenson à travers les Cévennes. Le sentier Stevenson offre une expérience unique et enrichissante, mêlant nature, histoire et aventures pédestres.

St Germain de CalberteLa fin de notre randonnée sur le sentier Stevenson nous conduit à travers de magnifiques paysages et villages empreints d'histoire. Après avoir quitté Le Plan de Fontmort, nous suivons un large sentier qui offre de superbes vues sur la vallée Française. Sur notre chemin, nous passons à proximité d'un grand menhir, témoignage d'un passé préhistorique et de rituels liés à l'adoration du soleil et à la fertilité.

En traversant le col de la Pierre Plantée, repère au milieu des bois, nous descendons doucement vers Serre de la Can, un centre de vacances doté d'hébergements variés, tels qu'un hôtel, un gîte d'étape, des chalets et une piscine. De là, nous continuons notre descente jusqu'au charmant village de Saint Germain de Calberte, avec son église romane.

En quittant Saint Germain de Calberte, nous empruntons la route D 983 en direction de Saint Jean du Gard. Bien que nous essayions d'éviter autant que possible l'asphalte, il peut arriver que nous devions suivre la route pendant un certain temps. Sur le chemin, il est également possible de prendre un détour d'un kilomètre pour rejoindre le gîte d'étape Pont de Burgen si l'on souhaite y passer la nuit. Nous arrivons ensuite au village touristique de Saint Étienne Vallée Française, et après avoir traversé le pont sur le Gardon, le sentier Stevenson s'enfonce plus profondément dans l'arrière-pays en direction du terminus, Saint Jean du Gard, via le col de Saint Pierre.

Si vous envisagez de séjourner au gîte de Marouls, vous devrez continuer à suivre la route D 983. La septième et dernière étape est relativement courte, mais elle vous permettra de prendre le bus à Saint Jean du Gard pour vous rendre à Alès. En tout cas, je vous recommande vivement de parcourir cette partie des Cévennes. Vous serez enchanté par les paysages variés, l'histoire fascinante et l'ambiance unique de cette région.

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L'Etoile Maison d'hôtes à La Bastide Puylaurent entre Lozère, Ardèche et Cévennes

Ancien hôtel de villégiature avec un magnifique parc au bord de l'Allier, L'Etoile Maison d'hôtes se situe à La Bastide-Puylaurent entre la Lozère, l'Ardèche et les Cévennes dans les montagnes du Sud de la France. Au croisement des GR®7, GR®70 Chemin Stevenson, GR®72, GR®700 Voie Régordane (St Gilles), Cévenol, GR®470 Sources et Gorges de l'Allier, Montagne Ardéchoise, Margeride et des randonnées en étoile à la journée. Idéal pour un séjour de détente.

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