Chemin Stevenson

Vers Notre-Dame-des-Neiges (Ardèche), à la sortie de La Bastide-Puylaurent (Lozère), coincés entre Vivarais et Gévaudan, le chemin mène à la trappe, lieu de retraite des moines.

 

A l'abbaye Notre Dame des Neiges avec Robert Louis Stevenson

L'Abbaye Notre Dame des Neiges

 

Eric Poindron

En direction de Notre-Dame-des-Neiges. À la sortie de La Bastide-Puylaurent, dans la forêt dense, coincés entre Vivarais et Gévaudan, nous cherchons le chemin qui mène à la trappe, lieu de retraite des moines. Le soleil parvient à éclairer les hêtres, les frênes et les sapins comme un matin d'été. Le bât de Noé est alourdi de quelques sandwichs préparés par Philippe.

Bruit de feuillage. Un piéton sort du bois et cache dans son dos un panier de champignons. Il est paysan et bavard. "Pourquoi vous faites ça?" Il désigne nos chaussures et mime le port du sac à dos. - On fait "ça" parce que si on ne l'avait pas fait, on ne se serait pas rencontrés... - C'est pas bête, ça... ça fait beaucoup de "ça" chez le brave homme. Satisfait de la réponse qu'il juge simple mais de bon sens, il déballe tout ce qu'il sait, ou croit savoir, sur la trappe. À propos du chiffre d'affaires, on murmure au village - pas lui, attention ! - que c'est l'un des plus importants de l'Ardèche. Le second après les cimenteries Untel. Il ne faut surtout pas le répéter, c'est ce qu'on raconte, pas lui, hein... "On raconte" aussi que le frère Régis, le supérieur est à tu et à toi avec les plus importants responsables politiques de l'Ardèche. Même qu'il surnomrne une huile régionale Jeannot !

Vaches de l'abbaye Notre-Dame-des-NeigesNotre agent de renseignements lâche d'autres confidences, d'autres on-dit vérifiés par la sœur du cousin ou par notre homme en personne... - Ne le répétez pas non plus, toutes les décisions politiques et économiques de la région, elles se prennent là-haut. Au village, les soirs d'hiver, certains ont vu des voitures officielles monter à Notre-Dame des Neiges. Seulement l'hiver, les soirs de neige ou de brouillard. Quand personne ne traîne dans les rues... À l'écouter, la trappe serait un Monopoly ardéchois. L'homme poursuit : - Moi, je les aime bien les frères mais en général, à La Bastide, ça jalouse sec. Les moines sont mal vus. Les gens n'aiment pas leur réussite tranquille. Les moines en souffrent peut-être un peu mais, après tout, ça les arrange qu'on leur fiche la paix. Avant de tourner les talons, par mégarde ou par confiance, il sort son panier de son dos et nous quitte sur ces mots : - Ils sont beaux mes ceps ?

Vaches de l'abbaye Notre-Dame-des-Neiges

Notre-Dame-des-Neiges... Dans les champs dégarnis et glacés qui entourent la trappe, une 4L tourne en tous sens comme une nuée de corbeaux. "Frère Zéphyrin, il est toujours sur les routes, autour de la trappe, vous verrez, c'est un homme fort aimable", a dit Philippe. Il vient dans notre direction. Nous faisons les présentations. Le moine au beau visage rose et aux yeux rieurs pose son fusil de chasse sur le siège du passager. Responsable de l'exploitation agricole, il s'occupe des vaches et des bois. Ce matin, il est à la recherche des traces fraîches de sangliers. - Ils sont venus cette nuit, ils commencent par manger un mulot, et puis toute la famille y passe. Le moine au visage rond comme les fesses de la lune est aussi un passionné de voitures de course. - Si je n'avais pas été moine, j'aurais été pilote. Pas forcément champion du monde, mais bon pilote. Quand une compétition automobile se prépare, il est inutile de chercher frère Zéphyrin. Il trouve toujours une bonne raison d'aller faire des courses en ville. Et puis à l'occasion, il descend boire une bière au gîte de L'Etoile, à condition qu'elle soit brassée par des trappistes cisterciens, confrérie oblige. Il nous dirige vers le bar de la trappe. - Frère Jean sera ravi de vous servir l'apéritif et de faire un peu de conversation.

Chemin Stevenson GR®70 Abbaye Notre Dame des Neiges ArdècheFrère Jean tient le comptoir, une bonne vingtaine de mètres. Il fait la promotion du Quineige, un apéritif élaboré et vendu par les moines. Le frère bistrotier officie tous les jours de l'année sans exception et n'a déserté la trappe qu'une fois en vingt ans. "Pour aller chez le toubi, sinon je n'ai pas le temps, il faut travailler d'arrache-pied, même la nuit parfois." Homme orchestre, il sert, sourit, surveille les entrées et les sorties de victuailles. Le bar ressemble à une caverne d'Ali Baba consacrée à dame Nourriture. On y vend des tonneaux de toutes tailles, des Vierges creuses - à remplir -, des carafons décorés, de la confiture de châtaignes, des confiseries régionales, du vin et des alcools !

Frère Jean porte ses quatre-vingts ans comme d'autres portent chance. Il doit mesurer un petit mètre cinquante et grimpe sur une vieille caisse de bois pour parvenir à hisser sa frimousse à hauteur de comptoir. Derrière lui, jambons d'Auvergne, saucissons monumentaux et fromages attendent en patience qu'on les décroche. Frère Jean est habitué à travailler et à soutenir la conversation. Ainsi qu'un guide, il raconte la vie des moines, l'histoire de la trappe et son fonctionnement...

À la fin du XIe siècle, Robert de Molesme et saint Bernard ont quitté les bénédictins de l'ordre de Cluny. Ils souhaitaient retrouver une foi plus rigoureuse et appliquer l'enseignement de saint Benoît. Les bénédictins partagent leur temps entre la prière et l'étude, nous autres cisterciens y ajoutons le travail physique... D'ailleurs, frère François-Régis, le supérieur, est absent ; il surveille la vendange à Bellegarde, entre Nîmes et Tarascon. C'est là qu'on achète notre raisin. On a confiance, bien sûr, mais il vaut mieux être sur place. On achète un beau merlot. Allez donc aux cuveries le goûter...

Bois de l'abbaye Notre-Dame-des-NeigesMalgré les nombreux visiteurs qui souhaitent passer commande, le moine prend son temps. Frère Jean ne se presse guère. Il soupèse un lourd saucisson de montagne et fait l'article à une petite dame ronde qui s'impatiente. Une cohorte de touristes attend leur tour. Pendant qu'il officie, le frère épicier continue son exposé. La première trappe a été réduite en cendres en 1912. Aujourd'hui, trente-cinq moines vivent dans la montagne et le silence selon les règles édictées par saint Benoît. Prière et travail. "C'est alors qu'ils seront vraiment moines s'ils vivent du travail de leurs mains", a dit le saint.

Les moines prient quatre heures par jour, de l'office de seize heures trente à celui de vingt et une heures... Aujourd'hui beaucoup de jeunes gens sont tentés par un isolement temporaire ou définitif, pour rassembler les morceaux du puzzle. Ainsi ce randonneur arrivé sac au dos qui, après une courte retraite, n'est jamais reparti. Ici on peut vivre en retrait du grand spectacle et, dans le même temps, entreprendre un voyage spirituel et personnel à l'intérieur de soi. Au milieu de la forêt et au cœur du monde, comme saint François.

À mieux observer, ce sont deux trappes qui s'accrochent à la montagne. La première pour les moines, les religieux invités et les retraitants laïques, la seconde pour le touriste, grand consommateur de saintes cochonnailles, de chapelets et de ronds de serviettes à l'effigie de Charles de Foucauld - qui séjourna ici en 1890, avant de mourir dans le désert du Sahara en 1916. À la trappe, le visiteur peut prier et consommer en paix. Les frères de la montagne acceptent toutes les cartes magnétiques.

Comme celle de tous les moines cisterciens, la journée du moine ardéchois débute par le réveil, à quatre heures, suivi de l'office où les psaumes sont chantés. De cinq à sept heures, la méditation et la lecture personnelle occupent le moine. À sept heures viennent les laudes à la gloire de la Création, l'Eucharistie - toujours d'une grande sobriété. Pendant le reste de la matinée, les moines exercent leurs activités professionnelles, selon les règles édictées par saint Benoît... Cuisine, couture, travaux de la ferme, apiculture, travail du vin. Le repas de midi est pris en silence, et l'après-midi est de nouveau consacrée aux activités manuelles, puis vers dix-huit heures trente, on célèbre les vêpres dans le silence et le recueillement. Après un frugal souper, les moines assistent aux complies, dernière cérémonie de la journée adressée au Père céleste et à Marie. Tous se retirent ensuite dans les cellules pour le repos de la nuit. Saint Benoît invite les moines à la contemplation pour mieux vaincre l'agitation du monde extérieur.

Domaine de l'abbaye Notre-Dame-des-NeigesFrère Jean raconte avec au fond du regard une lueur de grâce et de pardon. On nous a confié - beaucoup de "on" dans les montagnes ardéchoises - qu'il tient sa bonne humeur, son flegme monacal ou son optimisme divin d'un autre passage en cellule, celle de l'horreur cette fois. Il fut "résident" à Auschwitz et promit d'entrer en religion s'il sortait du cauchemar. Le frère miraculé, au visage marqué par la souffrance, au regard ardent comme le buisson biblique, est un mélange de gueux magnifique gravé par Jacques Callot et de victime dessinée à l'encre par Zoran Music dans les camps de l'abominable. En quittant le garde-manger géant, le frère qui nous écrase la main sourit, une nouvelle fois.

Après avoir attaché Noé, longue promenade au sein de la trappe. Les longs bâtiments austères, le silence et le ciel bleu apaisent le visiteur et le forcent à l'inclination. Au sommet d'une montagne, dans ce qui pourrait presque ressembler à un domaine fortifié, aucune architecture tapageuse, seul un clocher dépasse. Les moines croisés sourient et saluent en silence.

À la boutique, on multiplie le petit commerce en proposant aux visiteurs des épinglettes, dérisoires morceaux de métal peints que le chaland coincera sur le rebord de sa veste, des assiettes décorées, des bâtons vernis pour qui se sent des ailes de pèlerin et force ouvrages consacrés à l'ordre. Aucune trace de l'écossais, je le précise car un couple d'Anglais tient absolument à ramener un souvenir - "vous comprenez, nous sommes venus exprès de Londres, nous refaisons le voyage de Stevenson en coupé Jaguar..." Dans le silence monacal, on croit entendre la douce musique du tiroir-caisse.

L'Etoile Maison d'hôtesA la cuverie, les vins vieillissent en foudre de chêne. Les moines de l'abbaye Notre Dame des Neiges en Ardèche achètent le raisin, vinifient et surveillent l'élevage. Nous dégustons sur-le-champs - enfin, sur le tonneau - un merlot simple, franc et charnu, un vin de pays rocailleux comme les vignerons qui l'enfantent. Pour l'élevage et la vente, les moines emploient du personnel en extra - du technicien viticole au mécanicien, de l'ouvrier agricole au menuisier, contribuant ainsi à faire reculer les chiffres du chômage local.

Dans le silence des voûtes de tuf, les touristes tendent les cubiteneurs et les employés s'activent au pied des cuves en Inox comme dans une station-service sur l'autoroute du soleil. Les longs couloirs hébergent les foudres géants et les vins bénis. Amen ! Le clou de la production, c'est la Fleur des neiges, un mousseux dont le poète Kenneth White se régalait quelquefois, lorsqu'il vivait et méditait à Gourgounel, sa retraite à quelques lieues d'ici.

À la scierie, frère " bougon " supervise les coupes. Philippe Papadimitriou, le Grec de L'Etoile s'apprête à charger les quelques bouts de sapins qu'il a négociés pour l'imposante cheminée du gîte. Le temps d'un coup de main, nous devenons bûcherons selon la règle monacale. Prière et travail; la prière viendra plus tard.

La Felgière de l'abbaye Notre-Dame-des-NeigesL'hébergement à la trappe est complet, il faudra nous contenter de la forêt. On nous indique le mas de Félgière, une ancienne maison de prière et de charité restée debout après la Révolution. " Après les derniers bâtiments, c'est tout droit, suivez les genêts... Faites des provisions chez frère Jean et allez vous allonger dans l'herbe. " Marche lente avec Noée qui hésite toujours autant à poser ses délicats sabots dans les eaux de pluie. Le jour décroît sur les cèdres et les pins, les bleus du ciel laissent place aux premières lueurs orangées et flamboyantes du crépuscule. Un faisan sauvage apparaît. De longues secondes face à face. Le faisan s'envole. Verrons-nous, cette nuit, la chouette chevêche aux ailes courtes et aux yeux ronds dont mon grand-père m'a appris l'existence ? Comment la reconnaître ? Si j'entends un hululement, ce sera une chouette chevêche. Rien de plus simple.

Le 26 septembre 1878, après quatre ou cinq jours de marche, d'égarements et de négociations avec Modestine, Robert Louis Stevenson fait halte à la trappe. Il s'en approche, animé d'une angoisse sincère. Fils de presbytérien écossais, il ignore et redoute l'accueil qui lui sera réservé dans l'enclos catholique. Frère Apollinaire, brouette à la main, se flatte de rencontrer son premier Écossais. Les autres moines accourent...
Robert Louis StevensonLes frères portiers, hospitaliers et enfin le frère prieur qui reçoit Stevenson. Durant son séjour, ce dernier observe la vie des moines en savant entomologiste et compare le monastère à ses propres expériences de communautés - vouées plus au culte du vin, des femmes et de la révolution qu'à la prière.

Le supérieur, père Michel, offre au nouvel arrivant l'apéritif et le repas du soir. À table, l'écrivain rencontre un curé de campagne et un militaire en retraite qui font preuve d'intolérance vis-à-vis des autres cultes. Tout en menaçant le voyageur écossais des enfers et en condamnant avec vigueur le protestantisme - " c'est une secte, ni plus ni moins " -, ils cherchent à le convertir. Stevenson se fâche un peu, mais conserve une politesse tout écossaise. Il défend la religion de sa mère et de son enfance, puis abandonne les deux dévots à leur foi sectaire. Sur l'invitation d'un frère irlandais, il visite la bibliothèque où Chateaubriand, Hugo et le coquin Molière côtoient les textes fondateurs et sacrés. Puis, le soir, il se retrouve en cellule, seul. Stevenson questionne sa propre foi qu'il tente de déguiser au mieux. Il redoute le silence, la solitude, et compare les moines à des morts vivants. Aussi note-t-il dans Le Vopage une chanson française et guillerette pour mieux maquiller ses états d'âme... Les doutes viendront plus tard.

Que t'as de belles filles,
Giroflée,
Girofla !
Que t'as de belles filles,
L'amour les comptera !

Modestine à La Bastide-PuylaurentDerrière la chanson et le livre qu'il destine au public, un Stevenson fiévreux et mal connu s'épanche sans fard. C'est l'autre Stevenson, celui du Journal et de l'âpre route. Un pèlerin qui s'ignore et doute dans le silence du Vivarais. Un pélerin fébrile en quête d'amour, de foi, qui cherche à taire son humeur mystique. Stevenson écrit une Prière aux amis qu'il ne fera pas figurer dans le livre. Avant, il a pris soin de préciser qu'un voyage est, au mieux, un morceau d'autobiographie.

NDNToi qui nous as donné l'amour pour la femme et l'amitié pour l'homme, maintiens vivant en nous le sentiment de la communion et de la tendresse durable; fais que nous oubliions les offenses et nous souvenions des services rendus; protège ceux que nous aimons en toutes choses et accompagne-les avec bonté, afin qu'ils mènent une vie simple et sans souffrance et qu'ils meurent enfin en repos et l'esprit apaisé.

À Notre-Dame-des-Neiges, au coeur du monde et loin du monde, un jeune homme s'endort. Les chimères enfantines - les récits tourmentés, les cauchemars et les vieilles légendes - se raniment. Un jeune homme en proie aux hésitations, aux tremblements intérieurs et à la piété s'endort au coeur du monde et loin du monde. Derrière les émotions qu'il cherche à faire disparaître, les questions qui attendent réponses - toujours les mêmes - surgissent ainsi qu'un spectre.

Stevenson a des comptes à régler avec l'Écosse, qu'il va quitter à jamais, sans tout à fait la quitter : Écosse de l'enfance, de la formation spirituelle et des démons; Écosse des souffrances et de l'éducation austère; Écosse affective des premières marches sur la lande, des faubourgs et des villes noires. Il a d'autres comptes à régler avec la famille car, en choisissant d'aimer Fanny, il s'est opposé à son père. Ce père presbytérien, intraitable, qui exerce sur l'enfant un joug pécuniaire et moral. Et derrière le père, l'Angleterre et le milieu littéraire qui déteste les vagues, du moins ceux qui en font... Stevenson va se révolter et la révolte fera naître l'écrivain...

Lorsqu'il crée, durant l'adolescence, avec le cousin Bob et d'autres agitateurs de leurs amis, une petite société à caractère secret et provocateur, l'un des premiers articles est rejet de tout ce que les parents ont pu enseigner. Mot d'ordre qui se passe de commentaire.

Fanny Van de Grift épouse de StevensonStevenson a aussi des comptes à régler avec la foi et ses doutes, un mélange sournois de résurgence religieuse - son premier texte, publié à compte d'auteur par son père, n'aborde-t-il pas la révolte des puritains écossais ? - et d'athéisme, voire d'anticléricalisme. Enfin, il y a Fanny, toujours Fanny, sujet du voyage et (dé)raison maîtresse. Elle est derrière chacun des mots, chacun de ses pas souples, chacune de ses pensées. Fanny, son aînée de dix ans, à la fois femme, mère et père. Fanny, l'aventurière qui fait fi des conventions et le coach littéraire. Fanny, la femme à venir. Avenir.

Allongé dans mon sac de couchage, au coin du feu dans une grange sombre, je relis et compare les textes. Dans le journal de route, Stevenson s'épanche et s'abandonne aux émois francs. Dans le Voyage, il modère sa foi hésitante et retrouve un ton carabin. Il rature, biffe ses expériences personnelles. Quiconque souhaite voyager avec Stevenson en Cévennes doit se munir du Journal de route pour découvrir l'autre versant. Le mystère Hyde. La signification secrète, comme il l'a écrit dans sa préface. Là seulement l'homme se livre. L'édition définitive, réécrite, fait la part belle à l'écrivain qui fait le beau, et ce Journal de route est un sismographe de l'esprit. De retour à l'abri, devant un bureau, Stevenson est intervenu sur le sismographe, a tempéré ses réflexions à chaud, s'est censuré. par Eric Poindron. Belles étoiles. Avec Stevenson dans les Cévennes. Editeur: Flammarion. Collection: Gulliver.

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Les moines cisterciens de Notre-Dame-des-Neiges à Saint-Laurent-les-Bains dans les Cévennes ardéchoises ont décidé de quitter leur abbaye. Ils sont devenus trop peu nombreux pour gérer cette grande abbaye.

Les moines trappistes (cisterciens de la stricte observance) de Notre-Dame-des-Neiges vont quitter l'abbaye en septembre prochain. Depuis deux ans, ils réfléchissent à leur avenir. Juste avant Noël, ils ont pris leur décision. Ils quitteront l'abbaye dans les mois qui viennent. Ils ne savent pas aujourd'hui où aller. Ils pourraient être accueillis dans les nombreuses abbayes trappistes de France.

Huit moines dont trois novices

La situation n'était plus tenable. Le chapitre conventuel ne compte que trois moines. C'est au sein de cette instance que se prennent toutes les décisions. Et puis il y a le travail quotidien : l'abbaye accueille de nombreux pèlerins ou randonneurs jusqu'à 40 personnes dont il faut s'occuper. C'est le principal revenu de cette grande abbaye. Les bâtiments qui dans leur ensemble sont postérieurs au grand incendie de 1912 ont été très bien entretenus, une nouvelle chaudière à bois vient d'être installée, mais les moines ne sont plus assez nombreux pour tout gérer même avec l'aide des trois salariés. La décision s'est donc imposée à eux. 

Que va devenir ce lieu ? 

Personne ne peut répondre à cette question aujourd'hui mais le souhait des moines et du maire de Saint-Laurent-les-Bains, c'est qu'une nouvelle communauté religieuse reprenne l'abbaye. Une communauté plus nombreuse qui pourrait mieux gérer l'abbaye. Rien n'est décidé aujourd'hui. Le père abbé et l'évêque de Viviers travaillent sur la question.  

Le maire regrette le départ des moines. Cet enfant du pays a connu cette abbaye recevant beaucoup de pèlerins dans les années 70. L'activité est réduite aujourd'hui. Randonneurs sur le chemin de Stevenson (GR 70), pèlerins font régulièrement étape à l'abbaye. Le maire Emile Louche souhaite que cette activité perdure. Il souhaite aussi qu'une communauté religieuse puisse reprendre l'abbaye. Et d'une façon générale, les habitants des communes avoisinantes sont très attachés à la présence des moines. Pendant de nombreuses années à la fin du XIXème siècle et dans la première partie du XXème, de nombreuses familles ont placé au sein de l'abbaye un enfant qui est devenu moine. par Pierre-Jean Pluvy. France Bleu Drôme Ardèche

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L'Etoile Maison d'hôtes à La Bastide Puylaurent entre Lozère, Ardèche et Cévennes

Ancien hôtel de villégiature avec un magnifique parc au bord de l'Allier, L'Etoile Maison d'hôtes se situe à La Bastide-Puylaurent entre la Lozère, l'Ardèche et les Cévennes dans les montagnes du Sud de la France. Au croisement des GR®7, GR®70 Chemin Stevenson, GR®72, GR®700 Voie Régordane (St Gilles), Cévenol, GR®470 Sources et Gorges de l'Allier, Montagne Ardéchoise, Margeride et des randonnées en étoile à la journée. Idéal pour un séjour de détente.

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